A l’ère de la transformation digitale, de nombreuses entreprises, institutions et universités aspirent à digitaliser leurs formations. En 2015, le marché du eLearning a représenté plus de 107 milliards de dollars et le taux de croissance annuel pour les 5 prochaines années est estimé à 9,2% par an (source Callimedia).

Concrètement quelles sont les raisons de ce succès pour les 3 acteurs de cette formation (apprenant, entreprise et formateur) ?
Pour le salarié, cette solution de formation est particulièrement souple, flexible et adaptable puisqu’il gère son apprentissage en toute autonomie. L’affranchissement des contraintes géographiques (formation suivie sur son poste informatique) est un réel atout ainsi que l’aspect collaboratif mis en avant par certains centres de formation (modules facilitant le travail collaboratif, la co-création, les interactions, les échanges via des forums ou des messageries ou chats). Enfin l’auto-évaluation et le suivi personnel de son avancement sont appréciés par l’apprenant.
Du côté de l’entreprise, les avantages sont nombreux et intéressants. L’optimisation des coûts de formation (pas de frais de déplacement, d’hébergement, de restauration), la réduction des contraintes logistiques (pas de location de salle, de déplacement des salariés, de logement), la présence des salariés en entreprise (et donc leur disponibilité en cas de besoin), la possibilité de former un grand nombre de salariés simultanément, le suivi des apprenants avec un reporting précis et l’analyse des résultats automatisée grâce au tracking sont les principaux avantages qu’elle revendique.
La pérennité des supports de formation et l’empreinte écologique amoindrie (moins d’émissions de CO2, moins de documents imprimés et de supports de cours gaspillés) représentent des points forts non négligeables.
Enfin, un aspect essentiel est la réactivité en termes de besoin de formation, en particulier grâce à la formation « sur mesure » proposée par certains formateurs : grâce à une analyse stratégique personnalisée des besoins, les employés seront mieux formés.
Quant aux formateurs, ils apprécient de travailler avec des outils interactifs et attractifs pour eux et les apprenants ainsi que de pouvoir suivre les apprenants depuis la plateforme grâce au tracking.

En parallèle, quelles sont les faiblesses relevées par les apprenants, les entreprises et les formateurs ?
Dans le cas du e-learning, le salarié doit appréhender l’outil informatique et les nouvelles technologies, faire preuve d’autonomie et de concentration sans cadre de travail imposé, gérer sa motivation et son implication, faire abstraction de l’absence de contact direct avec le formateur (pour les personnes déjà isolées cela peut apparaître comme un véritable frein).
L’entreprise, quant à elle, est parfois mal informée et frileuse face aux nouvelles technologies. Par ailleurs, elle n’aura pas de contrôle sur la motivation, l’implication et la gestion de leur formation par les apprenants. Sans omettre l’investissement en matériel informatique et logiciels, et parfois la conduite du changement à mettre en œuvre dans le service formation.
Pour le formateur, c’est davantage le manque de contacts directs avec les apprenants, la transformation de son rôle de « sachant » en rôle de « chef d’orchestre » et la communication majoritairement écrite, qu’il pourrait regretter.
En conclusion, comme tout moyen de formation le eLearning présente des atouts et des limites. A chacun d’en prendre connaissance, de les appréhender afin de relever les défis de ce mode de formation !

Caroline Irrmann